Benji et PJBoy sont allés voir Muse à l’AccorHotels Arena de Paris-Bercy, à l'occasion du Drones World Tour. Le premier était en fosse le 26 février, le second dans les gradins le 1er mars. Deux setlists, deux visions et deux récits différents. Ils vous racontent chacun leur expérience, d'un point de vue personnel pour Benji, et plus dans le show pour PJ. Muse donnait six concerts à l'AccorHotels Arena du 26 février au 4 mars 2016. Paris était la première ville européenne à accueillir Muse dans le cadre de la tournée de leur dernier album: Drones.
Benji
Le 26 février j’ai compris ce que voulait dire « retourner une salle ». Il y a cinq mois par coup de chance j’ai réussi à avoir deux places pour le concert de Muse à Bercy. Merci PJ pour ton post sur Facebook. Mon premier événement à l’AccorHotels Arena (beuuurk) depuis sa rénovation, c’est donc une découverte. Après plus d’une heure et demie d’attente avec une de mes meilleures amies qui m’accompagne, et les contrôles de sécurité passés, nous entrons dans la salle. Et la première impression est magnifique. La scène à 360° en impose. Je ne parle pas du matériel suspendu à une dizaine de mètres au-dessus de nos têtes. « Ça coûte combien à ton avis tout ça ? ». Nous trouvons une place de choix dans la fosse, quatrième rang, presque en face de la batterie. Une fan de Muse nous rejoint. Julie, « rencontrée » la veille sur Facebook grâce à un post de PJ. Une nana hyper sympa. La première partie commence vers 19h15 avec X Ambassadors. Leur chanteur possède une voix juste énorme, qui vous transporte. Vraiment un bon groupe. Le temps devient long par la suite, le concert de Muse est retardé. Entre temps on s’occupe avec une ola entre autre. Si vraiment, une ola dans uns salle de concert ! Sinon nous discutons, du concert principalement, avec nos envies de chansons. Je rêve de Plug in Baby, qui est ma chanson préférée du groupe. Mais surtout, je regarde en l’air, ce matériel imposant qui annonce un show immense. Puis vers 21h25, avec une demi-heure de retard, les soldats de Muse viennent encadrer la scène, sur laquelle nous pouvons deviner une sortie et deux manches, un de basse et l’autre de guitare. « Ils vont entrer par là certainement ».
Les lumières s’éteignent et le « Drill Sergeant » apparait sur l’écran circulaire. Mon premier concert de Muse débute. Et ça envoie sévère. Matthew Bellamy arrive avec le riff d’entrée de Psycho sur une plateforme, et il en impose. Une brindille comme moi mais le regard électrique. Pendant plus d’une heure quarante-cinq le groupe va retourner Bercy dans tous les sens. Et on en prend plein les oreilles, mais aussi plein les yeux. Des images sont projetées sur des écrans, avec des mains retenant le groupe sur The Handler, comme s’ils étaient possédés. Ou encore sur Undisclosed Desires, avec leurs reflets enflammés. Le spectacle est époustouflant et rythmé. Il faut le voir pour le croire. Des frissons nous prennent, et surtout, pas une seule pause pendant tout le show. Le rappel a été précédé par le titre Drones, donnant l’impression que le concert ne va jamais s’arrêter. On a envie qu’il ne s’arrête jamais. Surtout vu la setlist, qui personnellement, m’a fait voyager dans le monde de Muse. J’étais venu voir un concert, j’avais l’impression par moment d’être dans une salle de cinéma. Et tout a été fait pour que le public ne s’ennuie pas. Au total, huit micros étaient placés sur la scène. Scène à 360° qui permet au groupe de se libérer complètement sur scène. Liberté, peut-être un des mots de la soirée. Mat’ et Chris Wolstenholme à la basse se déplacent tout le temps. C’est simple, la scène n’est jamais dans la même configuration, surtout si on rajoute l’effet rotatif de celle-ci. Conjugué avec le charisme du trio qui vous envoie une énergie folle, un truc qui vous prend et qui ne vous lâche pas. Un peu comme si vous étiez connecté avec eux, c’est un truc de dingue.
C’était mon premier concert de Muse, et le deuxième de ma jeune vie. Un peu plus de vingt ans après ma naissance. Le premier était au Palais de Sports de Paris, en 2013 pour Christophe Maé. Autant vous dire qu’on est pas dans le même registre. Ce concert restera, je pense, gravé dans ma tronche pendant des années. Car c’est extraordinaire à voir, et à écouter bien évidement. Ce que j’aime beaucoup chez ce groupe, c’est qu’il n’y en a pas un qui est au-dessus des autres, que ce soit avec sa guitare, sa basse ou sa batterie, mais aussi sur scène. Vous ne voyez pas juste un chanteur et ses potes, mais un vrai groupe, qui vous arrache les oreilles d’entrée, jusqu'à la dernière note. Un groupe qui vous marque sur scène, par ses effets pyrotechniques et sur physiquement, bien sur, l'importance du langage gestuel. Mon seul –petit- regret, reste le manque de communication entre Matthew et le public. Mais n’est-ce pas volontaire ? Je pense que ce débat peut durer des heures. N’empêche, un des meilleurs sentiments, c’est d’avoir partagé une de mes meilleures soirées avec une des ses meilleures amies. Parce que ce concert, je ne l’oublierai pas de si tôt. Un muser en gestation depuis plusieurs mois est né un soir de février à Bercy.
PJBoy
Le grand jour que j’attendais depuis le mois de Septembre est enfin arrivé! C’est Mardi soir que j’ai eu l’occasion de voir pour la quatrième fois en six ans l’un de mes groupes chouchous: les British de Muse, pour leur quatrième soirée à l’AccorHotels Arena. Arrivé devant l’arène parisienne aux alentours de 15h30, il m’a fallu passer deux contrôles et une barrière avant de pouvoir découvrir la scène: un contrôle aux alentours de 17h40, puis l’attente devant l’entrée jusqu’à 17h55 avant de finalement découvrir les lieux vers 18h10.
Comme prévu, c’est à 20h pile qu’arrive la première partie. Ce soir ce sont les New-Yorkais de Phantogram qui assurent le show, accompagnés de leur musiciens et de leurs sonorités pop-rock et électro. Sarah, Joshua et leurs amis joueront pendant 45 minutes un set plein de talent mais un peu soporifique sur la longueur… Un problème qui m’a fait me poser la question suivante: est-ce que l’AccorHotels Arena n’était pas une scène trop grande pour un groupe comme eux? Néanmoins je retiens les énormes performances de Black Out Days et Howlin’ At The Moon, mes deux titres favoris du groupe.
Une fois leur sortie de scène vers 20h45, on nous annonce trente minutes d’entracte… qui durera en réalité quasi quarante! C’est vers 21h20 que résonne la BO de Straight Outta Compton, musique signalant l’arrivée imminente du groupe. D’ailleurs, on voit arriver les soldats du clip de Revolt. Parmi eux se cachent Matt Bellamy, Chris Wolstenholme , Dominic Howard et Morgan Nicholls déguisés. Puis ces fameux soldats quittent la scène et les lumières s’éteignent!
C’est parti pour un show de folie, qui démarre au son de la piste finale du dernier album de Muse: Drones. Les petites boules blanches accrochées au dessus de la scène commencent lentement à descendre avant de s’allumer. Le public n’en peut plus d’attendre ses idoles. À la fin du morceau, je vois le monte-charge juste en face de moi amener sur scène Chris! Et c’est parti pour le « vrai » show!
Et histoire de mettre le feu dès le départ, Muse enclenche sans surprise Psycho. Le public devient dingue: ça chante, ça danse, tout Bercy est debout et crie en choeur sous les ordres du sergent qui apparaît périodiquement sur les écrans.
Après un magnifique « Bonsoir Paris! Number 4! » de la part de Matt Bellamy, Muse passe à Dead Inside avant de revenir à du plus rock en enchaînant Interlude et Hysteria. Le public est en osmose et le groupe a visiblement l’air très heureux d’être là. Matt n’hésite d’ailleurs pas à rendre hommage à AC/DC à la fin du morceau en jouant le solo de Back In Black!
C’est alors qu’arrive la première surprise de la soirée: Butterflies&Hurricanes. Ce titre extrait de l’album Absolution (2003) n’avait plus fait d’apparition en live depuis le 12 avril 2014 et leur concert au Festival Coachella. Inutile de dire que l’ambiance était électrique à souhait! Un retour qui fait bien plaisir! On a même eu droit à une version légèrement plus longue après que Matt semble avoir eu un problème de piano.
Après ce titre, Matt et Chris quittent la scène et laissent Dom et Morgan seuls pour Isolated System. J’adore cet instrumental, et niveau visuel c’est également magique! Le groupe se retrouve ensuite au complet pour interpréter le puissant The Handler, avec sur les écrans un marionnettiste géant qui essaye (sans succès) de prendre le contrôle de Matt et Chris.
Petit moment de flottement ensuite puisque le guitare tech de Matt semble lui avoir donné la mauvaise guitare! On voit Matt discuter avec ses deux compères avant de retourner voir le roadie pour obtenir la bonne guitare afin de pouvoir interpréter Map Of The Problematique, un titre que je n’avais plus entendu en live depuis six ans! J’étais super heureux de l’avoir! À la fin du titre, Matt nous a interpréter le riff de Maggie’s Farm de Rage Against The Machine ainsi que celui de Who Knows Who, un duo Face B entre Muse et The Streets daté de 2009!
Et les hommages ne s’arrêtent pas là puisque le charismatique leader enclenche quelques notes de Voodoo Child de Jimi Hendrix avant de partir sur Supermassive Black Hole. Les drones reviennent sur ce titre et tournent autour de la scène pendant que Muse joue. Côté public c’est toujours l’hystérie générale, et ça n’est pas fini. Muse nous laissent un temps de répit très court sur Prelude avant de partir sur leur plus gros tube: Starlight! Ils font chanter tout Bercy et lui offrent en guise de remerciement de gigantesques ballons noirs remplis de paillettes, que Chris et Dom s’amuseront à exploser avec leurs instruments, pour le plus grand bonheur des Musers.
Alors qu’on s’attendait à une chanson au piano, les Anglais zappent cette case et enchaînent directement avec Munich Jam, le riff basse-batterie officielle de cette tournée. Suivra ensuite le calme Madness plutôt bien accueilli par la foule.
C’est là que Muse sort la deuxième surprise de leur sac en nous offrant la balade d’Absolution en live: Blackout. Le morceau fait sa première apparition depuis le 20 octobre 2013 à Mexico, et fait pleurer le public. Seule déception: comme sur le 2nd Law Tour, Matt abandonne la guitare pour laisser Chris le remplacer, mais bon c’était assez énorme quand même.
Petit moment de recueillement ensuite puisque l’ex-président américain Kennedy fait son apparition sur les écrans! Vous aurez compris que résonne alors JFK. Pour la suite, et comme la veille, Muse nous offre le démentiellement puissant Reapers. Un hommage aux membres de Muse France, qui avaient prévu pour cette date un projet annulé par l’état d’urgence nommé Here Come The Drones (Paroles de cette chanson)? Possible! Viendra ensuite Time Is Running Out, à la fin duquel Matt rendra hommage à Led Zeppelin en jouant quelques notes de Heartbreaker.
Il est temps ensuite de lancer le soulèvement, et quoi de mieux pour ça que Uprising? Le public chante, danse et tape des mains sous les ordres de Matt, qui n’hésite pas comme tous les soirs à glisser un petit « They will not con-Fucking-Trol us » au 2ème refrain.
C’est à ce moment là que Muse enclenche mon morceau préféré de Drones: Mercy. Pas de confettis ce soir, mais un Matt très taquin qui n’hésite pas à lancer une grande partie des médiators accrochés à son micro dans la fosse avant d’éclater de rire. Et puisqu’ils faut bien une petite pause, Muse nous offre la masterpiece The Globalist suivie de la reprise de Drones. En plein milieu du titre, ce n’est pas un mais bien deux drones géants en forme de navette spatiale qui survolent l’AccorHotels Arena, pendant que les drones en boule blanches dansent sur Drones.
Après deux minutes environ plongées dans le noir, le rappel démarre avec une immense surprise: Take A Bow. Ce titre, extrait de l’album Black Holes And Revelations (2006) n’avait plus été jouée depuis le 24 mai 2011 à Kiev. On restera d’ailleurs sur cet album pour le grand final et l’excellent Knights Of Cydonia, qui ce soir sera ponctué des fameux confettis censés exploser sur Mercy tout en étant toujours accompagné de l’hommage à Ennio Morricone: l’Homme À L’Harmonica.
Après ce final en apothéose, les trois membres de Muse font le tour de la scène. Chris lance des médiators dans la fosse et Dom ses baguettes (une de chaque côté ouvert) avant de nous lancer en anglais "Merci encore Paris! Merci beaucoup! Nous vous aimons, encore et encore! Salut, bonne nuit!". Puis il quitte la scène en dernier en allant serrer la main des fans à la barrière sur le chemin…