Clémentine a eu la chance de voir Coldplay à Lyon. Tout en prose, elle vous raconte sa soirée rythmée par les couleurs envoutantes, la voix de Chris Martin et les visuels magnifiques de cette tournée.

Jeudi 8 juin, une date, depuis des mois, inscrite en rouge dans le calendrier, celle du retour de Coldplay en France, deux ans après la sortie de l’album A Head Full of Dreams. Album dont la promotion n’avait donné droit jusque là qu’à un concert privé sur la capitale et à un passage à Nice en 2016. En attendant les trois dates prévues au Stade de France mi-juillet, le quatuor inaugure leur première venue au Parc Olympique Lyonnais à Décines-Charpieu, tout près de Lyon.

Les portes du stade laissent entrer la foule vers 18h, accueillant la fosse sous un soleil de plomb. Au-dessus des têtes, un avion dessine des motifs dans le ciel : un cœur rempli d’un « C », une clef de sol, un dièse… des références musicales tracées au nuage sur la toile bleue d’un été précoce.

Aux alentours de 19h, Lyves, premier groupe prévu pour ouvrir la soirée, investit la scène et pose une ambiance suave et envoûtante quoiqu’un peu linéaire. Une heure plus tard, la chanteuse du duo AlunaGeorge, version ingénue de Rihanna en tenue de casse-noisette moderne et minishort, tente (tant bien que mal) un allumage de mèche avec des morceaux plus dance qui sortent un tantinet la foule de sa léthargie (due principalement à la chaleur).

Une teinte chaleureuse

21 heures, l’impatience se fait sentir et la « Ola ! » déferle dans le stade pour passer le temps et laisser monter l’excitation de ce qui va commencer d’un moment à l’autre. Avec un bon quart d’heure de retard sur l’heure annoncée, un globe terrestre apparaît sur l’écran. Un pointeur s’arrête sur les villes où Coldplay a fait escale lors de la tournée et montre des images de fans du monde entier, illustrant le rayonnement international du groupe et la portée de ses messages universels. Le globe accélère sa rotation, la pression et les cris montent simultanément. Le curseur pointe enfin la France au niveau de Lyon, un message d’amour est délivré par un duo de fans français et le concert commence sur les paroles de Charlie Chaplin dans la scène finale de l’intemporel chef d’œuvre, Le Dictateur.

La quatuor apparaît sur scène et entame A Head Full of Dreams, titre porte emblème de leur dernier album et de la tournée. A peine arrivé, le chanteur, Chris Martin cavale sur l’allée centrale et bondit au milieu d’une explosion de confettis multicolores et des xylobands (bracelets lumineux distribués dans le public) qui crépitent de couleurs. Puis tout prend une teinte chaleureuse pour Yellow, incomparable à soulever les cœurs. Retour du torrent de couleurs et déferlement d’ondes de joie pour Every Teardrop is a Waterfall.

Un élan explosif

Chris est toujours délicieux dans ses efforts pour faire démonstration de son français, qu’il s’amuse à qualifier de « complètement merde », bien que même une vulgarité sortant de sa bouche ne manque pas de faire fondre un stade. Après quelques mots, il se place au piano et soulève délicatement les notes de la balade poignante The Scientist, suivie de God Put a Smile Upon Your Face à la guitare. Nouvel élan explosif avec Paradise et son thème grisant sous forme de tourbillon symphonique, suivis d’un intermède électro-dancefloor qui contraste avec leurs habitudes mais colle assez bien au visuel psychédélique et aux effets pyrotechniques.

Le groupe opère un déplacement sur la scène centrale pour entamer une session Ghost Stories en interprétant Always In My Head et Magic. Vue du dessus et sur les écrans, les dessins de l’artiste, à qui l’on doit le magnifique artwork de l’album, Mila Furstova, apparaissent sur la scène en fresques et mandalas en un univers complexe et poétique. Époustouflant !
De retour sur la scène principale, le visuel nous plonge au cœur d’une forêt brumeuse d’où résonnent les échos de Midnight, dont on entendra finalement que les bribes d’un couplet (ndr. : frustration !!!) et vient le thème de Charlie Brown, méticuleusement calibré pour réjouir et donner un nouveau virage au concert.

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« À Lyon, tout le monde sont incroyables !»

Après Hymn for the Weekend, quelques notes nouvelles notes de Midnight se fondent dans les accords d’introduction de Fix You, et le stade s’embrase de lumières crépusculaires avant que tout bascule dans le flou (ndr. : j’ai perdu tout contrôle de ses glandes lacrymales et notions de la réalité au moment du pont de guitare de ce morceau). Le batteur Will Champion sonne l'heure de Viva La Vida et déchaîne les tambours de leur premier hymne de stade (peut-être d'ailleurs le seul qui compte), déclenchant les oh-oh-oooh dans le public, jusqu’à ce que débarque finalement la rythmique exotique de Adventure Of A Lifetime dont le thème entêtant (et un poil casse-pied) conquiert son intérêt en live quand il s’agit de jouer avec de gros ballons colorés lâchés sur la fosse !

Retour sur la scène centrale pour un très beau et nostalgique In My Place en acoustique, suivis de près par Don’t Panic interprété par Will et Jon au chant. Chris entame ensuite seul à la guitare une chanson écrite spécialement pour Lyon en français, a base de « À Lyon, tout le monde sont incroyables !». Lyon apprécie l’intention à sa juste mesure, les acclamations n’en laissent aucun doute.

Décollage pour le grand final propulsé par Something Just Like This, suivi par A Sky Full Of Stars, terriblement efficace en particulier lorsqu'il s'agit de faire s'abattre une pluie d'étoiles sur le public, même en papier, la magie opère ! Les images surréalistes et oniriques du clip de Up&Up et une nouvelle dose de cannons à confettis, viennent poser en douceur la touche finale à cette soirée dont Coldplay a le secret, un déferlement bien dosé d’énergie et d’émotions surmontés d’un brin de folie et d’un feu d’artifice coloré de surprises à chaque chanson.

Photos : ColdplayFrance, D.R.

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